Hors des murs de la Gare du Midi et des autres hauts lieux culturels de la cité, « l’art dans la ville » fait partie du paysage de Biarritz, pour une diffusion populaire de la création sous tous ses supports qui n’ôte rien à son exigence artistique.

Derrière son image de carte postale, cité impériale aux édifices prestigieux, emplis d’histoire, Biarritz se plait à dynamiter les idées reçues, notamment au travers de son rapport à la scène artistique. Pas question de devenir une ville-musée, ou alors…
un musée vivant. Depuis quelques années déjà, des artistes contemporains sont conviés à revisiter l’espace de vie des Biarrots et visiteurs. Après d’autres villes françaises, le projet M.U.R. (pour Modulable, Urbain, Réactif) a hérité ainsi d’un… mur, en face du marché des Halles de Biarritz. Tous les deux mois, un nouvel artiste est invité à s’emparer de la surface pour y livrer sa vision picturale.

« Il n’y a pas d’age, de couche sociale, pour aimer l’art urbain »

Colore ma ville

Plus ambitieux encore, le festival de street art Colorama fêtera sa cinquième édition à partir d’octobre 2020. 

Initié par l’artiste Grems, l’événement déboulonne les clichés sur le street art, sorti du carcan des métropoles et tours de béton. « Nous ne sommes pas que des « muralistes », mous ne voulons pas ranger l’art urbain dans des cases », explique la directrice du festival, Myriam Kanou. Un tiers d’artistes locaux, un tiers de nationaux et un dernier tiers d’internationaux, telle est la recette de Colorama, alors que les invités se voient proposer une couleur thématique chaque année. « En 2020, ce sera le classic blue, un bleu nuit, marine. » D’après Myriam, cet exercice imposé déstabilise les artistes et les oblige à échanger entre eux plutôt qu’a travailler chacun dans leur coin. Davantage d’actions culturelles seront également au programme cette année, puisque plusieurs écoles (primaires et maternelles) de Biarritz disposeront d’un mur pour s’initier au street art. « Il n’y a pas d’age, de couche sociale, pour aimer l’art urbain », assure Myriam Kanou.

Figures locales

Une des œuvres les plus remarquées de l’édition 2019 de Colorama fut sans aucun doute Gerniskate, un hommage à la célèbre toile de Pablo Picasso, signée par Nils Inne, un artiste biarrot.  

« Pour moi, l’art c’est comme le skate, on se réapproprie des figures connues. »

Très influencé par la culture du skate de rue, Nils Inne est emblématique de cette ouverture voulue par Biarritz. Sa fresque inaugurée en 2016 à la Côte des Basques, fait aujourd’hui partie des meubles : « Je me souviens avoir observé – incognito — des mamies qui effaçaient des inscriptions à la craie sur ma fresque, pour la préserver. C’était une grande fierté. »

Il suffit de franchir la promenade piétonne pour découvrir des œuvres encore plus monumentales. Mais attention, dépêchez-vous ! Sam Dougados a trouvé dans le sable humide de cette plage une toile de choix pour déployer des mandalas gigantesques, dessinés « avec un râteau à cinq euros », s’amuse le détenteur d’un titre de champion du monde de beach art, c’était en 2011. Son oeuvre ne vit que l’espace d’une marée basse mais cette dimension éphémère ne l’a pas empêché de trouver son public : « En quatre à cinq heures, je bénéficie de plus d’exposition que durant un mois entier dans une galerie d’art », assure-t-il. Son succès est intimement lié à la topographie de l’endroit : sans la perspective des falaises, ses mandalas n’auraient pas pû être appréciés par le public. Belle image de la symbiose entre une ville et ses artistes.

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